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Tag - Rock bourrut

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mercredi, novembre 22 2023

DIRTY BLACK SUMMER - Gospel Of Your Sins


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Le quintet Dirty Black Summer originaire de la baie des Anges vient rompre les amarres pour un trip qui perce l’acmé du spleen cicatriciel.

Leur premier E.P “Great Deception” (2021) avait filé le tournis, tant l’afflux du grunge 90’s revidait ses vapeurs empoisonnées à la mélancolique puissante. Ce premier long format de 10 titres pour 46min31 de röck 90's post-grunge, permet à « Gospel Of Your Sins » via Nova Lux Production de bâtir une mythologie de cosmos, venant en collision se métamorphoser en un big bang salé dans l’amer.

Dirty Black Summer vient comme un dieu dans le temple des siècles passés, rappelant les beautés sombres d’un pays de malédictions et de merveilles. L’album fait rayonner ses écueils en fauve, par les ombres de l'intime derrière les brumes de chaque vision il est ce dernier signe d’une croyance fabuleuse des cieux telluriques. Les riffs venus des abysses siègent dans chaque interstices, les solos sont faits avec le feu d’une comète, et celui des Enfers !

Des armatures ardentes tiennent la partie rythmique, sculptant dans cette aciérie les métaux lourds des chamanes. Au confins d’un rock tout aussi liturgique que païen, se dresse Dirty Black Summer. Le chant vient s’abattre en rehaussant tous les effets émotionnels, d’une rage et mélancolie inextinguible. Le bras musical fertilise ce terreau d’algues noires dont le corps sonique brille dans le fond des abimes, avec un marais de paroles qui se fait cristal. Aucune barge, aucun tronc à votre portée pour ne pas couler dans ces ténèbres avec délice.

La porosité musicale de l’album s’étiole pour la vigueur ténébreuse de visions hallucinatoires et foutrement mouvantes de post-grunge.

"Tout ce que j'ai lâché porte des marques de griffes." David Foster Wallace




mardi, octobre 31 2023

Calanque culturelle et précipice générationnel


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Les illusions poussiéreuses de la fin de l'été cédaient la place aux beautés dorées de l'automne, plus nettes et plus éphémères. C’est dans ce calque incertain que je dérobais à la courbe du quotidien cette saveur de rejoindre le ban culturel sous l’égide de fadas, capables de donner vie et corps à un concert de rock.

Castres est une ville d’Occitanie, qui depuis 1992 bénéficie d’un IUT avec des infrastructures d'enseignement et de recherche de haut niveau et d’une équipe pédagogique. L’IUT héberge 5 départements de formation : Chimie, Informatique, Métiers du Multimédia et de l'Internet (MMI), Packaging, Emballage, Conditionnement (PEC), et Techniques de Commercialisation. Il y a aussi l'INU Champollion à travers l'école d'ingénieurs ISIS, spécialisée dans le domaine de la santé connectée. Dans un écosystème particulièrement actif, l'école forme depuis 2006 des ingénieurs informaticiens dotés d'une double compétence "numérique et santé".

En plus de tout ceci les étudiants bénéficient de la Maison de Campus. Conçu sur le concept des « Learning centre » = lieu de vie et de travail est ouvert à tous les étudiants de Castres-Mazamet. Situé à proximité du restaurant universitaire, entre l’IUT, l’école d’ingénieurs ISIS et le lycée, ce bâtiment de 1 000 m² propose des espaces de documentation, de rencontre et de convivialité. Il est pensé pour répondre aux évolutions des pratiques pédagogiques (pédagogie par projet, travail collaboratif, recours au numérique) …500 m² sont notamment consacrés à la médiathèque inter-universitaire, à laquelle sont associés des salles de travail en libre accès, des bureaux dédiés à l’animation de la vie étudiante ainsi qu’un espace de détente : le ‘’ Learning café’’. Le fablab INNOFAB y est également implanté, et le Syndicat mixte y a ses bureaux.

Un putain de havre à la cool, esprit 2.0 silicon valley…Bref, comme pour les skate park qui pullulent partout désormais, cette jeunesse ne se rend pas du tout compte de toutes les infrastructures misent à sa disposition, mais quelle chance.

Dans mon village nous skations sur des trottoirs cabossés et morcelés de pièges crevassés sur lesquels nous ricochions en cascade, et sans casque, sans rien, génération mercurochrome. Une pile de magazines + une planche en bois et nous avions un tremplin. Rien n’était stable, les magazines étaient lisses, nous faisions avec. Alors des HALF-CAB, HEELFLIP, BACKSIDE 180°, FAKIE OLLIE, FAKIE POP SHOVE-IT, VARIAL KICKFLIP, NOLLIE POP SHOVE/NOLLIE FRONTSIDE SHOVE-IT, et mes couilles sur le tapis du salon n’avaient pas lieu dans une discussion, déjà fallait avoir un skate.

C’est la première fois que je foutais les pieds à la maison campus. Mon souvenir du Lycée professionnel du Sidobre de Castres c’est que nous avions un cimetière en face, et pour tout loisir, une cour avec 4 bancs, il y avait aussi une mixité sociale que ne connaitrons jamais les universités. Pas la même ambiance.

La soirée était organisée par l’association La lune Derrière Les Granges et l’équipe pédagogique/étudiante de la maison du Campus. 2 groupes de rock, début des concerts 18h30, gratuit. Du caviar ! Tu n’as juste qu’à te déplacer.

Bilan : si je décompte les groupes, l’orga, il y avait une dizaine de personnes, moyenne d’âge 45 ans.

Concert gratuit = lol (sigle signifiant Laughing Out Loud ) moi de ce signe j’y vois davantage le cynisme flatulant d’un trou du cul ironique.

Je reviendrais à l’attaque de cette démission du corps étudiant plus loin…D’abord place au concert.


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Premier groupe c’est le jeune trio Toulousain Brotherwood (la vingtaine comme moyenne d’âge) qui se lance à 19h20 pour un rock entre Placebo, Nirvana, Arctic Monkeys, the Strokes, Radiohead. Le chanteur possède un déhanché subtil, un truc un peu théâtral, peu commun, qui contraste avec leur musique, mais une présence certaine. Son chant est lui aussi capable d’offrir une palette assez vaste permettant de tailler dans plusieurs styles et de faire vivre leur rock, notamment à gorge déployée pour envoyer la sauce grungy. Le trio se démène à la cool, pas de pression, il fait son set, navigue dans cette tranche musicale début des 2000’s avec tous ces groupes en The. Poinçonnant un venin venu des 90’s, et toujours cette gestuelle venu des 80’s. La base rythmique assure les arrière, vient parfois pointer un truc un peu funky slapé à la basse, des breaks furibard à la batterie.

Je ne connaissais pas du tout, Brotherwood fait son petit effet kiss cool, leur jeune âge pour faire du rock fait l’effet d’un anachronisme, ou de cette densité peu palpable avec les intérêts actuels de la jeunesse. Oui c’est étonnant de faire du rock à 20 ans désormais, Brotherwood le fait très bien.


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Puis le second groupe, la tête d’affiche, avec les Clermontois de Young Harts, pour dérouler un set punchy, dévoilant le sel de leur dernier opus « All I Got » nettement plus venimeux que leur précédent, avec la griffe d’un rock indie explorant une ample gamme de luxuriance racée. Le groupe me fait penser à Kings of Leon, avec au départ un rock rugueux (blues sudiste dans le cas des Amerloques) puis au fil des tournées un rock plus élégant, urbain même. Bon maintenant Kings Of Leon s’est paumé dans les méandres d’une pop chichiteuse, ce qui est loin d’être le cas de Young Harts. Mais il y a en commun cette soif de l’échappatoire, d’offrir un spleen teintée de brume et de chaleur bestiale tout à la fois, un évanouissement spectral avec un esprit venu des âges du rock comme le Velvet Underground, The Doors, The Doobie Brothers, Eagles, et nettement plus punk rock pour nos Clermontois. J’avais préféré leur premier « Truth Fades » dont le groupe avait effectué une tournée en passant par Castres, vous pouvez consulter l’ITW filmée sur la chaine youtube du wallabirzine et un passage de leur set.

Mais depuis ce concert j’ai (re)écouté leur dernier et il est vraiment très bon. Bien assimilé et compris leur épanouissement désormais. Le chanteur a une superbe voix, basse et riffing guitare excellent et un batteur en mode bûcheron namasté, des chœurs chamarrés. Cool, vraiment !

Cris le chanteur d’origine Anglaise jouait auparavant dans The Elderberries, groupe montait avec des compatriotes britanniques, un canadien et un batteur Français, dans un mood du rock 70’s, Led Zep, Ac/Dc, j’avais réalisé des chroniques de leurs albums dans le webzine Thefrenchtouch, qui n’existe plus.

Nous avons passé un super moment avec les ami.es, Brotherwood et Young Harts, gratuit en plus, merci pour tout. Pour le reste bon courage à ces battants pour organiser des concerts, éduquer c’est rabâcher, mais quand tu es devant le mur de l’isolement, c’est encore plus dur. Ne lâcher rien, tant pis pour les autres.

Retrouvez les photos de junk de cette soirée Lune Calling #53 sur la page FB du WBZ.


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Tout a été accompli pour réduire la curiosité des gens sur un écran qui tient dans une main. Tout ce qu’il y a autour n’a plus lieu. L’humain 2.0 végète ses substances neuronales dans le camp concentrationnaire mondial du virtuel. Le monde d’avant est mort, celui d’après se vit sous pixel.

Restons en vie dans le réel comme une blessure bouillonnante de fraîcheur glaciale, n’accablons personne, il y a des instants où la réussite est juste dans le cœur de ceux et celles qui sont dans l’action, pleinement satisfaits et qui de fait, se réalisent.

J’ai lu un article dans la presse sur une étude dont la conclusion claironnait que l'homme devenait de plus en plus bête, abruti et con. Pourtant le génie de l'homme a consisté à projeter un neutron sur un atome lourd instable, et quand ce dernier éclate alors en 2 atomes plus légers, cela produit des rayonnements radioactifs et 2 ou 3 neutrons capables à leur tour de provoquer une fission, pour la création d'une énergie. Tout comme il a pu en haut de la chaîne alimentaire asseoir sa domination sur d'autres et être un loup pour l'homme, avec comme opportunité de le faire cravacher à sa place. Ainsi dans un réacteur de polymérisation lier des monomères tels que de l'éthylène et du propylène entre eux pour former des chaînes polymères, et donc du plastique, que l'on retrouve in fine (je raccourcie le délire) pour qu'un gars puisse se retrouver devant sa TV a maté des séries au kilomètres en bouffant un burger fabriqué dans un hangar de Seine-Saint-Denis et non un resto branché parisien, livré par un esclaVtrepreneur indépendant sur une trottinette électrique. Tout ceci se passe en ce moment même, dans cette ère où la musique est compressée comme cette époque de cynisme avec laquelle on cloisonne les peuples dans des tiroirs communautaire all inclusive.

C’était mieux avant ? C’était différent. Cela ne sert à rien de comparer, chaque époque vit son jour et devient nuit pour que la nostalgie passe dans chaque fissure du temps. Mais comme pour chaque génération il est important de tout remettre dans son contexte et le vécu.


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Il y a des possibilités qui se perpétuent, et c’est tout l’art du commerce : « C’est incroyable que seules trois chansons aient réussi à me faire vivre pendant 30 ans ! » dixit Nicolas Peyrac

Je pense que Jul pourra dire la même chose dans 30 ans. (attention le signe c’est jul ce n’est pas lol, ne pas confondre, vous pouvez y voir autre chose).

Revenons à cette soirée. Le monde sonore livrait ses mystères comme si l'on savait d'où venaient les vagues tonitruantes qui frappent les rochers, le sifflement du vent qui lisse les herbes et le clapotis des petites vagues soniques dans la lagune ténébreuse. De cette nuit pourrions nous trouver une lune noire dans la forêt musicale, mais au fait, qui s’en souciait ? Comme toujours ne subsistent que le bord des choses et le bruit de ce qui n’est plus.


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Le brouillard me collait au cœur, la pluie torrentielle de mes pensées polymorphes trempaient dans un arôme de cannelle. C'était un soir automnal et mon corps en suivait l’afflux par une rigidité d'agacement qui viendrait tendre ces douleurs passagères que l'esprit endurcit en beau misanthrope. Je constatais que la vie étudiante n'était pas qu’une vacuité mais un strapontin où se joue un avenir professionnel, bien plus important à accomplir pour assure ses arrières, apporter une dimension safe à l’avenir incertain. Pas de place au danger, tout doit être sous contrôle, secure, pris dans une assurance vie. Reste-t-il une place libre, non pas pour du temps de cerveau disponible, mais à l'échappatoire, à une vérité que le rock en permet la perception, l'émancipation, le danger ?

Les anciens gueulent que le rock est mort, crucifié sur les monts de l'industrie de masse, ventru à vomir par des U2, Coldplay, zombifié dans son cuir élimé comme un vieux débris tel que Rolling Stones et consorts ?? Qui pour le pleurer aujourd'hui ? Bien qu’encore il se fait déplumer jusqu'à purger ce qu’il reste dans cet os à moelle.


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Où sont les flammes promises, le suc, la sève, la magie noire, le venin bestial ? Sont-elles donc toutes éteintes dans l'hérésie d'une retraite, dans cet hospice où viennent vomir le temps d'une publicité glacée les emblèmes, les gloires du passé, dans un artefact nostalgique siliconé depuis, ou en gestation de reconversion vintage, recyclé en commerce équitable ?

"C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé." Francis Scott Fitzgerald

Les flammes sont présentes, encore faut-il te déplacer pour faire fondre ce boulet qui te retient à une vie déjà mort-né.

Chacun est libre, de ses choix, du sens de son existence, de disposer de son temps, de l’occuper. Alors : Faut-il encore prendre ou perdre son temps à organiser des concerts ? Prendre sur soi pour éduquer, passer le flambeau, les rites de passages à des générations qui ont déjà choisis de vivre en coupant le cordon ombilical culturel ?

Personne ne reviendra sur nos pas, chaque génération crèvera, certaine avec le devoir accompli et le poing tendu, et d’autres pas.

Certes vous n'avez pas choisi, peut-être que l'on vous à imposer un chemin vers l’équarrissoir, si un charnier à ciel ouvert se prépare, c'est la mort d'une sagesse raffinée, d’un amour pour le rock, d’une révolution possible. La sensation que certaines générations montantes n’ont plus de révolte, de rébellion, qu’elles suivent une autoroute lisse, avec sa dose de publicité racoleuse, de parfum d’ambiance, l'électricité statique, le son clinique et propre d’un sol carrelé sur des pas faisant écho au vide intersidéral.

Nous vivons sur une île tranquille d’ignorance au milieu des mers noires de l’infini. Nous avons laissé de l’arbre des connaissances des trognons à moitié bectés pour un nouvel âge sombre, mais façonné par la société du spectacle. La plupart des festivals sont une foire économique gigantesque où se lie l’esprit de lumière d’un camping estival aux fêtes de Bayonne, à une free party, kermesse, et séminaire commercial, et dans une poche de résistance, la niche de l’underground bat de l’aile, certains iront les brûler comme Icare, mais la plupart resteront dans les catacombes, en marge, mais ils existent. Encore faut-il vous déplacer pour entendre cette résonance, cette beauté, la vibration incantatoire qu’elle émettra à tout jamais, délicate symphonie qui résonnera en vous chaque fois que vous poserez le pied sur ces terres.


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mercredi, octobre 25 2023

LES MAUVAIS JOURS - Let Yourself Grow


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« Les Mauvais Jours finiront », est extrait de La Semaine Sanglante, une chanson révolutionnaire. Le groupe est né à Strasbourg en 2016 avec des membres de Boring, Another Five Minutes ou More Dangerous than a Thousand Rioters. Après une démo 2 titres en 2017, et premier album 10 titres sorti en 2018 avec une énergie décapante et quatre tournées en Europe, « Let Yourself Grow » leur nouvel album enregistré au Cube Studio à Besançon, abonde d'une profondeur et d'une saveur astringente.

"Let Yourself Grow" glisse sur les montagnes escarpées de l'existence en puisant dans les cieux une réponse à son spleen émotif par un optimiste solaire. Rock indie, emo pop, power rock, dans ce coton soyeux où les groupes Fragile d'Angers, Heavy Heart de Nantes, et la cohorte Saves the Day, The Promise Ring, Sunny Day Real Estate, Sense Field, Jejune, American Football, dressent une collision sensible avec les jets délicats du groupe Strasbourgeois, l'on retient ce goût pour des guitares racés, une énergie rentrée pleine de ces affres adulescent, le cœur à sang, à fleur de peau pour balancer ces étamines soniques. Enflammée cette musique adore le vent du grand large, suspendre les climats dans un panorama de large dune.


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jeudi, octobre 19 2023

7 WEEKS – Fade Into Blurred Lines


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Toujours aussi ascendant dans son rock ténébreux, «Fade Into Blurred Lines » est l'album qui ère dans les méandres de l'âme humaine par son blues solaire emprunt d'un bleu lunaire.

Le trio 7 Weeks sait manier le rock avec la foudre élégante de Queen Of The Stones Age, n'hésitant jamais à aller chercher le Lou dans le bois du Velvet Underground, à s'arracher ses oripeaux sombres, ses lambeaux bluesy allant de Noir Dez, Gun Club à The Cult, pour y puiser l'essence même de plusieurs destinées, personnages, existences. C'est et surtout dans le songwriting de Chris Cornell et du ténébreusement solaire groupe SOUNDGARDEN, que 7 Weeks exalte sa dimension, sa profondeur et sa pulsion d'un rock tendu, passionné, voltigeur, délicat, racé, serein.

Ce diamant corrodé épouse une épaisseur de souffle et d'un battement sanguin brûlant, il érode les falaises de craie soniques, intensifie plusieurs atmosphères comme autant de ligne de Vie, embrase une vaste palette émotionnelle, berce son âme avec tous les soupirs du monde.




dimanche, octobre 15 2023

IRON LIZARDS - Hungry For Action


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Iron Lizards est un trio Parisien de rawk Hi Energy, ici pure intensité qui fait exploser la braguette du rock'n'roll et enflamme les pubis. Sauvagerie urgente, dangerosité sonique, comme il le témoigne « Iron Lizards vous fera vomir l'oreille de la joie forte et non filtrée d'une musique peu sophistiquée. »

La montée de sève est dû avec le punk hardcore hyper fast de Zero Boys, Angry Samoans, Poison Idea, le rawk Hi Energy de The Mc5, The Stooges, la folie de The Cramps, The Hellacopters en version kamikaze, Turbonegro le fion en feu, New York Dolls le rimmel en feu, Hanoi Rocks la carlingue en feu, The Heartbreakers avec les narines pleines de Peter Pan Speedrock, la graisse furibarde de The Flaming Sideburns, Electric Frankenstein, Motörhead, le surf rock de The Trashmen, le rock'n'roll de Jerry Lee Lewis, de fait la galette est composée de 12 titres déflagrateurs, qui suent et puent le vice à plein pif, bourrin, totalement wild, le trio déboîte ses orgasmes soniques avec des coups de reins dévastateurs.


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Iron Lizards est démentiel, il fout une trempe directe avec des riffs et solos pétés de whawha sur une rythmique en flamme, un chant dans une urgence primitive. Celles et ceux qui jouissent uniquement dans une véritable partouze rock'n'rollienne n'auront pas que les tétons qui pointent avec ce disque, je vous garantie la glisse la plus rapide. Dernièrement le groupe a accompli une cover du « Cold Gin » de KISS dans un mood volcanique de la compilation « Ssik Action! A High Energy Tribute To The Hottest Band In The World » via Devil's Beat Records.




lundi, octobre 2 2023

BARONESS - Stone


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Le cœur d'un mélomane n’oublie jamais l'âme d'un groupe qu’il aurait voulu aimer toute sa vie.

Baroness est apparue au milieu des années 2000 à  Savannah, dans l'État de Géorgie, comme peut-être le groupe le plus excitant et le plus polyvalent d'une renaissance grouillante du métal sudiste. La musique de Baroness a évolué dans le temps de maturité de ses musicien.nes, à la fois complexe, issue d'une terre de contraste et de cette simplicité qui émerveille mon cœur à chaque écoute, par sa présence et son aura. Le groupe a fait le deuil des rives entre les styles pour la création unique de son genre.

Depuis le « Red Album » les pochettes sont toujours colorées, avec une teinte principale qui en notifie le nom de l'album, tonifiée par d'une présence féminine, animales, florales, et de matériaux. On les déchiffre avec autant de minutie qu'une pochette d'Iron Maiden, chaque détail compte, et met en relation avec les compositions de l'opus en question. « Stone » est la première pochette a rompre avec le thème chromatique, je n'ai pas trouvé trace de clous cette fois-ci. Premier point qui me permet de pointer la variation du groupe. Baroness est l'un des groupes les plus remarquables et les plus compétents à l'intersection du heavy metal, du hard rock et du psychédélisme, avec un mélange des Allman Brothers Band, Pink Floyd, Genesis, Neurosis, Eyehategod, Kylesa.

Les tempêtes de pluie de « Stone » m'apportent la paix intérieure,une obscurité précoce, et son tonnerre enflamme mon âme. Le groupe y agite sa mélancolie avec la douceur des mains de la pluie, et malgré l'obscurité sa musique fleurit comme une orchidée noire. Baroness compose des titres d'Americana avec la peau d'un rock stoner avec des écailles, des nerfs de sludge capiteux.

Mort à l'ancre, Baroness largue les amarres, part dans son délire d'encre vaporeuse, un art pictural qui donne vie à la musique le soin de traduire ses rêves. Il trouve toujours cette capacité explosive de lancer sa bulle émotive vers les cieux avec des lignes trémolos de guitares mélodiques, des harmonies vocales, et en même temps de faire télescoper les écumes rageuses, effrontément ténébreuses. Sans qu'il en soit une simple dualité de ton, mais plutôt une saveur unanime, les compositions des Américains parviennent à sonder dans les profondeurs sensibles, à souder toute une épopée sonique, à sourdre un geyser d'agonie et de félicité rêveuse abstraite, pour transplanter en quête de sens musicale cette traduction rêveuse.

Les paroles ailées font naître des errances poétiques noctambules éprises de songes, dont la moiteur est teintée de résilience et de souffrance. Pour une fois la production n'est pas « noyée » dans un maelstrom, ce qui permet d'entendre toutes les nuances.

Baroness nage dans son expression musicale avec une liberté de création, et de ton qui le distingue dans la branche des grands auteurs Américains. Si il paraît évolué dans un prog décousu composées de pièces détachées rouillées, il faut admettre qu'au-delà du domaine des songes, Baroness apporte une lecture vive et métaphorique de son évolution de la scène métal underground contemporaine, ainsi que de son élévation de l'Americana rock avec des titres tentaculaires et concis. Il te faut pénétrer dans ce mirage, vision, chimère, méditation, phantasme, avec la capacité d’accueillir ce qui vient à toi et en toi, sans comparaison avec la discographie du groupe, pour être au plus près.

« Une ligne directrice importante chez Baroness est que nous n’aimons pas nous répéter. Tout dépend de la volonté de prendre des risques. Quand j'étais plus jeune, le but de la musique était d'être différent, de ne pas faire la même chose, de ne pas écouter les parents ou de respecter les règles. C'est un peu bête, mais en pratique, ça marche. C'est vraiment terrifiant d'en être au sixième disque de sa carrière et de penser qu'il va falloir suivre son histoire plutôt que d'inventer continuellement. Nous avons donc redoublé d’efforts pour inventer continuellement pour voir où cela nous mène. Je pense que ce disque en est un bon reflet. Stone est beaucoup plus vivant, plus direct. » John Dyer Baizley (chanteur, guitariste, compositeur)




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